Portée Disparue, Pourquoi Pas?

Je me sens légère, je me sens.. bizarre, mais bien! Serais-je en train de m'en aller? Je n'en sais rien, je n'entends même plus ces bips réconfortants me disant "ne t'inquiète pas, tu es vivante, tu n'es pas morte." ils ne sont plus la. J'ai peur, peur d'affronter la mort.

Si ça se trouve, elle n'est pas comme on la représente? Ce n'est pas un squelette se cachant avec des vieilles fringues de moines noires tenant une faux pleine de sang? Peut-être qu'elle est maquillée, habillée avec de beaux vêtements blancs, nous accueillant les bras ouverts, pour nous permettre de franchir ce cap difficile? Après tout, personne n'est revenu pour nous le dire. Certains trouvent ça beau, de mourir, ils se disent qu'ils vivront mieux là bas, que la ou ils sont, il seront bercés dans un hamac de fils a la fraise ou feront des batailles de barbapapa, il y aurait des balancoires de réglisse et des voitures en soucoupe, le ciel ne serait plus bleu, mais violet, avec des arc-en-ciel partout, le sol serait tellement doux qu'on pourrait marcher dessus pieds nus sans attraper de rhume, d'ailleurs, on est jamais malade dans cet endroit secret, non.

Mais ces fourmis dans mes jambes se firent de plus en plus "douloureuses". Parce que des chatouilles ne sont pas douloureuses en soi, mais c'est véritablement comme un acte de torture quand vous les subissez!

Je commençait a frétiller de partout, des bras, des jambes, de la tête, des paupières même! J'imaginais la scène, tout le personnel médical autour de moi, ou encore pire, poussant mon lit d'hôpital vers le bloc opératoire, et si je me réveillais pendant leur opération? Beuuuurk! Je n'ose même pas y songer!

Enfin,quelques minutes après, les mouvements semblaient se calmer, les fourmis se dissipaient, j'étais totalement sereine, un quelconque passant dans le couloir ne saurait dire que j'aurais "simulé" une crise cardiaque deux minutes plus tôt.

Tout me parut blanc dans ma tête, puis il arriva ce qui devait arriver.

Mes yeux s'ouvrirent.

La chambre était vide, je rassemblait mes forces pour lever mon buste.

-Aie!

J'avais un immense bandage autour du ventre jusqu'a ma poitrine, je devais avoir quelque chose de cassé, une côte ou deux. J'espère que ce n'est rien.

Je tentais de pivoter sur moi même, je n'arrivais pas a bouger, j'avais un terrible mal de ventre, c'était normal quand on sortait d'un coma? Heureusement que c'est pas tous les jours.

Je me suis donc contentée de chercher la télécommande de mon lit, chose facile, pour redresser ma tête, puis regardait autour de moi pour regarder si je voyais quelqu'un.

Personne.

Pourtant, ils étaient la il y a dix minutes? Mais ou ont-ils bien pu aller? J'ai de nouveau peur.