Appartement de Valentine

Je vis Valentine se taire et baisser la tête.
- Un jour, quelqu'un m'a dit "Lorsque tu as des problèmes sur le cœur, parles-en à quelqu'un en qui tu as confiance.". Moi, je n'ai plus la chance d'avoir des parents à qui me confier, je n'ai plus d'amis non plus, mais toi, si. Alors profites-en.

"Tu sais, je n'ai pas vraiment de parents non plus. Je pense que je vous doit des explications... Vous devez me trouver bizarre..."

- Tu n'es sûrement pas plus bizarre que moi... risquai-je. Mais, vas-y, continue.

Je la regardai avec un regard insistant, j'avais besoin de savoir. Je me tus et la fixai toujours de la même manière, espérant qu'elle trouve mon regard oppressant et finisse par tout nous dévoiler. Après tout, je lui avais révélé mon secret...

J'attendis aussi...

On continuera le RPG ce soir, vu que Nemi est plus co'...

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

-Oh, tu sais, je suis la plus anormale de vous toutes....

Je m'asseayais, étant épuisée.

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

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Je sentais leurs regards sur moi, elles voulaient à tout prix savoir. Je me sentais mal, rien que de parler me faisais tout revivre. IL fallait que je parle, de toute manière, je n'avais pas de choix.
"Ça risque d'être long. IL vaut mieux aller s’asseoir dans le salon, pour discuter."

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

J'obéis. Je m'asseya, genoux sur le fauteuil, dans un coin.

Je suivis Valentine dans le salon et choisis de m'asseoir sur un pouf vert anis.

Sans un mot j'allai sur le sofa, sans la quitter des yeux.

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

"Comme je vous l'ai dit, ça sera très long. Ne me coupez pas, s'il vous plaît..."
Je les regardais, comme pour leur supplier de me laisser tranquille, mais ils étaient déterminés.
"Bon...On va commencer par le début. Je suis née. Ça parait normal, pour tout le monde, mais pour moi, ça a été le commencement de beaucoup de choses. J'avais un grand frère, et mes deux parents. Tout le monde me pensais heureuse, que se soit après ma naissance, comme lorsque j'eus 6 ans. On disais de moi que j'étais casse-cou, je revenais tous les jours avec de nouveau bleus, avec un coquard etc.. Mais ça n'en était rien. Les risques, je n'ai jamais aimé ça. Et pour cause : Depuis ma naissance, j'étais...j'étais... Rooo, j'arrive vraiment pas à assumer...."
Ma voix changeais. Ma gorge se serrais, je savais que j'allais tout lâcher, mais je n'arrivais pas à parler de ma propre enfance. Je n'en avait parlé à quasiment personne, j'avais tus ce secret au fond de moi, espérant l'oublier, mais il n'y avait rien à faire.

Je n'arrivai pas à découvrir le problème qu'avait Valentine mais il semblait énormément la troublée. Ce devait être un secret très pesant. Comme elle l'avait demandé, je ne la coupai pas, mais intensifiai mon regard pour connaître la réponse. Jignorai si elle le sentait mais Aïden lui aussi écoutait attentivement le récit de son passé.

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

Je savais très bien ce qu'elle avait eu, du moins, qu'elle avait été en famille d'accueil. C'est tout.

"Depuis ma naissance, chaque jours, chaque soir, j'étais frappée, insultée, rabaissée et même torturée par ma famille au grand complet. Je n'étais pas aimé. J'étais privée de nourriture tout le temps, quelques fois, ça pouvait aller à une semaine. J'étais bâillonnée pour pas que l'on m'entende hurler. J'étais battue avec des ceintures, et même avec des barres de fer. Les tortures ? Oh, oui, on peut vraiment parler de torture. Mes père s'amusait à m'ouvrir le bras avec un couteau pour le recoudre à la main ensuite. Toujours consciente. Les douches froides. La tête plongée dans l'eau, la tête frappée contre les radiateurs. J'ai même, plusieurs fois, été mise à la porte les soirs d'hiver. Voilà. Tout ça était mon quotidien, pendant 10 longues années. Et devinez se qu'il y a de plus dégueulasse encore ? Il y a eu plein de signalement faits. PLEIN. Mais les services sociaux et les service de protection de l'enfance n'en avaient rien à faire. Il n'ont jamais mis de suite à mon dossier. (je me rendis compte que je parlais plus avec rage qu'avec tristesse) Donc, à 10 ans, je fus mise en famille d'accueil. Là, j'étais heureuse. Enfin... IL y avait toujours quelque chose pour me pourrir la vie, mais je n'étais en dépression pour autant. EN plus, il y avait Jérémy... Mon meilleur ami. Le seul qui puisse me toucher. À oui, parce que j'ai beaucoup de séquelles de tout ça ! Je ne supporte aucun contact physique. AUCUN. Sinon, je revivrais tout se que j'ai vécus, à travers une crise de panique hallucinatoire... Bref, il était le seul. Ma vie tournait bien, jusqu'à mes 14 ans... Là, c'est partis dans tous les sens..."

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

J'écoutais attentivement.

Son histoire me figea sur place. Valentine, maltraitée par sa famille. J'en frissonnai. Je comprenai sa réticence a nous en parler. C'était plus qu'un secret, un traumatisme. D'une voix voulue douce, je lui dis :
"Valentine, si tu veux..., on peut s'arrêter là et... tu nous en parleras plus tard ? Si ca te fais du mal d'en parler..." Après cette phrase, j'hésitai à lui caresser l'épaule pour la rassurer...

"Non, il vaut mieux que je finisse, sinon, il n'y aura jamais de prochaine fois. Je me connais trop bien..."
J'avais pris la mauvaise habitude de baisser la tête dans n'importe quelle situation.

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

Je chuchota dans l'oreille de Jodie, qu'il ne fallait pas toucher Valentine.

"Comme tu voudras" je laissai ma phrase en suspension et attendis la suite.

"À 14 ans, mes vrais parents reprirent ma garde. Ils étaient plus haineux que jamais, et je me demandais chaque jour si j'allais survivre. Je finis dans un profond coma, suite à une nuit particulièrement violente. Quand je me réveillais, j'étais dans une chambre d'hôpital et mes parents adoptifs me souriaient. Lorsqu'enfin je rentrais chez moi, j'eus la merveilleuse surprise de voir que Jérémy n'était plus là (la première larme coula)... Je tombais peu à peu dans la dépression, entaillant mes poignets et finissant dans la drogue. Je voulais mourir, je réussis. Je fus réanimé, malgré tout. Et maintenant, j'ai 17 ans, je suis partis de chez moi, je suis toujours dépressive, et le pire... C'est que mon géniteur sait où je suis et va tout faire pour transformer ma vie en enfer...(j’éclatais en sanglots)."

Messages : 502 Date d'inscription : 27/12/2013

Je ne savais que répondre. J'étais horrifiée ...

L'état de Valentine me bouleversai. Elle pleurait a chaudes larmes. Voilà qu'à mon tour, je sentis mes larmes ruisseler. Je les essuyai. Aïden fit voler un mouchoir jusqu'à elle. Je me demandai si Aïden lui aussi, pleurait. S'il en était capable, d'ailleurs. Je devinai alors de qui venait la lettre. Je penchai ma tête et soulevai quelques mèches de ses cheveux et lui chuchotai d'une voix tremblotante :
"On est là Valentine, on est là..."

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