[partie 1, chapitre 2] Abandonnée

Chapitre 2

Je ne pourrais pas dire comment s'était passée ma première journée de CP, tout bonnement parce que je ne m'en souviens plus au moment où je vous parle. Je ne me souviens que de la question banale mais tout aussi empathique de mon père. Cette coupure brutale de ma mémoire cachait certainement un profond malaise, un souvenir que mon cerveau aurait effacé suite à un choc. J'avais tout de même répondu par un sourire à mon père, pour éviter de longues explications auxquelles je n'avais pas envie de faire face.

Je pénétrais dans ma chambre, que je partageais encore avec mon frère. Je posais délicatement mon cartable au pied de mon lit et en sortit mon cahier de lecture. Par pure curiosité, je feuilletais les pages et lis tout se que je pouvais. Certaines syllabes restaient incompréhensibles à mes yeux, d'autres étaient aussi facile qu'un coloriage de maternel.
Quand enfin je posais mon cahier, je sentis mes paupières se refermer sous un poids inconnu.

Les mois passèrent, je me familiarisais avec le CP. Tout se passais pour le mieux, à part ma mère, de plus en plus absente. C'est alors qu'un matin, elle m'annonça d'elle même qu'elle ne pourrait s'occuper de moi au moins jusqu'à la fin de l'année. Je compris alors que là commençait une longue et difficile année.

Assise sur un petit muret, les yeux éclatés et bouffis à cause des larmes, j’espérais encore la voir venir. 17H00. J'attendais depuis une demie-heure. La coure était déserte, j'étais seule. Seule ma maîtresse était restée, pour me réconforter.
« Elle t'as encore oublié ? »
Je tournais la tête vers Mme. Verniz.
« Je crois bien »
Ma voix était faible et hésitante. Je n'arrivais plus à contrôler les spasmes qui secouaient régulièrement mon corps. Ma mère, elle, ne m’oubliait jamais. Cette nounous n'en valait pas la peine, j'attendais tous les soirs. Je savais que cette fois, elle ne viendrait pas. J'avais été abandonnée.
« Je vais voir si je peux appeler quelqu'un, pour qu'il puisse venir te chercher. »
Je fis oui de la tête, étant trop fatiguée pour articuler. Mon regard dévia vers le portillon d'entré de l'école. Personne. Ni même l'ombre d'un chat. Je soupirais. Combien de temps cela allait-il durer ?
Je ne mis pas longtemps avant de me rendre compte que Mme. Verniz c'était éloignée dans la salle des professeurs avec l'espoir de trouver le numéro de mes responsable légaux.
Je me mis sur patte et posais mon cartable contre le muret en pierre. Je m'étirais longtemps, et eus des difficultés à marcher, mes membres étant ankylosés par la mauvaise position que j'avais gradé plus d'une demie-heure. Je me dirigeais en titubant vers ma maîtresse, souhaitant de tout mon cœur une réponse positive de la part de mon père.
Je crois qu'il est venus me chercher, je ne m'en souviens plus trop. Encore une coupure brutale de mémoire, qui m’effraie tout autant que la première. Malheureusement, c'est loin d'être la dernière...

« Maman ! »
Je courus vers ma génitrice. Elle me prit des ses bras. Je me sentais bien avec elle, elle m'avais tant manqué !
Elle sortait tout juste de sa formation, et ne devait repartir que quelques mois après. Je pouvais donc profiter de ma mère plus longtemps que d'habitude.

Les jours passaient, le ciel grisâtre de février ne laissait décidément pas place à un soleil de printemps précoce. La pluie tombait, sous mon regard amusé d'enfant de six ans et demi. Toutes ces gouttes qui saupoudrait le sol d'une humidité bel et bien visible et qui se laissaient glisser d'un endroit encore inconnu à mon esprit était une découverte passionnante pour moi. J'étais malgré tout, déçue que les beaux jours ne vienne pas aussi vite que je le souhaitais.
Je pensais que tout commençais à s’arranger pour moi, que ma vie continuerais tout comme elle avait commencer. Ma mère était de retour, et je ne pensais pas revoir cette mauvaise nounous de ci-tôt. J'étais naïve, très naïve...

Ouah, super ! Tu as un bon vocabulaire ! Je ne crois pas qu'il y ait des fautes d'orthographe, bien que je n'ai pas regardé en détail de ce côté-là.

De rien ^^

Je savais déjà que ce n'était pas très facile.. Mais je sens que ce que je savais déjà n'étais rien par rapport à ce qui va arriver..